- géronte
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• 1829; 1636 n. pr.; gr. gerôn « vieillard »; nom des personnages de vieillards dans la comédie classique♦ Vx Vieillard crédule, facile à berner.⇒GÉRONTE, subst. masc.A. — ANTIQ. GR. (dans l'ancienne Sparte). Chacun des trente membres du Sénat, qui ne pouvait être élu qu'à partir de soixante ans. (Dict. XIXe et XXe s.; cf. gérusie et gérontocratie).— P. ext., souvent péj. Dirigeant politique âgé et souvent despote. Admettre des députés de quarante ans pour une période septennaire (...) c'était despotisme de ministres et radotage de gérontes (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 234). C'est très joli de conseiller, de jouer les gérontes, les académies, les grosses têtes! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 521).B. — HIST. LITTÉR. (dans les comédies françaises du XVIIe s.). Vieillard faible et crédule dont le sort habituel est de se faire berner (et même rosser) par son entourage. Le niais de la farce, le géronte de la comédie, le cassandre de la pantalonnade (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 23) :• Vois, le siècle est superbe et s'offre au satirique :Géronte dans le sac attend les coups de trique,Et sera trop heureux, muse aux regards sereins,Si tu lui fait l'honneur de lui casser les reins.BANVILLE, Odes funamb., 1859, p. 72.— P. ext., lang. cour., souvent péj. Vieillard naïf, que l'on peut manœuvrer facilement. Les oies sont plus difficiles à surprendre que les gérontes et les truffaldins, étant de leur nature fort vigilantes et sur leurs gardes (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 159).— P. atténuation, sans nuance péj. fam. Homme âgé, vieux. Adieu, pauvre chère fille. Ton géronte t'embrasse (FLAUB., Corresp., 1878, p. 32).Prononc. et Orth. : [
]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. I. 1704 (Trév. : nom que les Lacedemoniens donnoient au[x] 28 senateurs, qui composoient le Senat). II. 1828-29 « homme âgé » (VIDOCQ, Mém., t. 3, p. 263 : dans son costume le personnage était au moins en arrière de quatre ou cinq générations, circonstance qui, dans un pays (-Pontoise-) où les Gérontes sont en possession de faire les réputations de probité, établit toujours une présomption). I empr. au gr.
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« vieillard », et spécialement à Sparte « sénateur ». II nom propre habituel des personnages de vieillard dans le théâtre de la foire du XVIIe siècle. Fréq. abs. littér. : 10.
géronte [ʒeʀɔ̃t] n. m.ÉTYM. 1636, n. propre; grec gerôn « vieillard »; nom propre habituel des personnages de vieillards dans la comédie classique.❖1 (1829, Vidocq). Vieillard crédule, facile à berner.1 Vous m'avez indignement trompé, lui dit-il, et vous avez compromis jusqu'à mon honneur; je ne suis pas un Géronte de comédie, et il me faut votre vie ou vous aurez la mienne.Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 993.♦ Vieillard.2 Habitué à lire comme un sourd sur les lèvres d'autrui, je déchiffrerai sur celle de ma bru, excédée de se trouver coincée parmi les gérontes, ce murmure inaudible qui fait sourire mon fils (…)Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 201.2 (1704, Trévoux). Antiq. À Sparte, Membre du sénat, élu à vie et qui devait avoir soixante-trois ans au moins.❖DÉR. et COMP. Gérontisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.